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Analyse de consultation

Analyse de consultation

Par : Laetitia

Bonjour Oscar,

Voici mon analyse de la consultation effectuée le 3 décembre. Vous souhaite la meilleure réception possible.

1)    En reprenant la consultation:

*Tout d’abord, après vous avoir vu à Paris, j’ai lu une grande partie des documents disponibles sur le site et regardé quelques vidéos. Je voulais être sûre d’avoir compris les règles de la consultation .
En demandant la consultation, je ne voulais pas vous faire perdre votre temps et pouvoir évoluer convenablement, car les réactions de certaines personnes, à Paris, me semblaient bloquer la présentation inutilement.( sauf si on mène une étude sur les résistances, mais cela ne me semblait pas intéressant dans ce cadre).Je pensais donc être prête.

*Après m’avoir fait reposer la question que je posais, vous me guidez rapidement vers les présupposés de cette question. Ceux- ci énoncés, vous me demandez de distinguer plus clairement les concepts que je manie et qui posent problème dans ma façon de vous répondre: j’hésite entre savoir, certitude et hypothèse.
Cela me plait car en analysant le sujet Laetitia, nous procédons comme une analyse de sujet dans le traitement des questions en philosophie. C’est mon domaine, et je l’aime, tant pour la méthode que pour l’intérêt que je porte aux idées, systèmes et pensées des philosophes.
En cela  je ne suis pas surprise. Même si j’ai peur du résultat de la consultation, pour l’instant je joue le jeu.

Cependant,j’ai peur de poser une réponse, et en même temps, j’ai peur de mes incertitudes et de mes doutes. Donc j’ai peur de parler et si je suis méthodiquement prête, cela ne suffit pas.
Pas question de se réfugier derrière le «  je sais comment ça marche, donc je ne risque rien ».
Je sais que je vais être inquiétée, ce qui n’est pas agréable, mais je ne sais pas où ni comment.

*Vous me conduisez à inspecter quel système je me constitue. Le concept d’idéalisme apparaît, même s’il n’est pas facile à poser. Je prends des détours avec l’image du fond. Vous me recadrez et m’obligez à penser cette référence «  poétique ».
***Ici, je prends conscience que ce que j’ai longtemps cherché- être à la hauteur d’un certain idéalisme- me pose problème et ce, peut être pour de fausses idées qui créent de faux problèmes.
Idées mal pensées, idées cachant des peurs, celle du risque entre autres , du hasard, de ce qui «  ne dépend pas de moi ».

*A partir de là, vous flairez le problème de mon système qui repose sur un dogmatisme parfois indigeste et source de blocage pour moi même et pour les autres.
J’ai du mal à l’admettre. Pourtant, je partais avec l’idée d’accepter d’admettre ce qui pouvait m’inquiéter, me déranger. Loupé.
*** Je me rends compte que cela se lie à ma grande difficulté à travailler avec les autres, toujours peur de prendre le risque que cela ne soit pas assez bien fait, ou peur des réactions de rejet quand je pose des exigences.

*Comme j’ai du mal à distinguer ce qui pose le plus problème entre vie professionnelle et vie personnelle, vous m’invitez à hiérarchiser, à recadrer le problème, à mieux le délimiter. J’ai du mal.
***Je réalise que j’ai du mal à séparer ma vie personnelle de ma vie professionnelle. Le travail n’est pas un gagne pain,ni un labeur, mais une vocation. J’aimerais même qu’il ressemble à une œuvre, et cela me pose problème car dans un cadre rigide, voire difficile d’enseignement, je me permets de grandes fantaisies, voire des folies douces. Ce mélange de deux excès déroute et suscite beaucoup d’incompréhension, voire des ennuis. J’ai du mal à jouer le jeu avec les données posées par la réalité surtout dans l’aspect  institutionnelle. Pourtant je peux me fondre dans celles ci, parfois.
Quand la survie économique en dépend ou quand il y a défi ( vivre dans un couvent en a été un)ou encore quelque chose de fantaisiste.
L’absurdité de certains rouages me rend  malade.

*Devant mes difficultés, vous me mettez sur la voie d’une résolution par la réconciliation avec mon schéma. En pensant à la légitimité de l’idéalisme.
Je suis encore plus en difficulté, cela se remarque par les crispations de mon visage.
Vous savez les arrêter par une prise en charge moins incisive, plus décontractée de mes réponses, et un humour qui me conviennent .
Or je bute encore sur une difficulté, j’ai un système qui vise un bien non souhaitable. Sympa comme paradoxe. Vous ne pouvez que m’inviter à le penser mieux.
Je cherche à fuir et à emprunter des détours,involontairement, même si je prends le temps de réfléchir.

*De ce fait vous me mettez sur la piste du rapport à la réalité et interrogez mon problème de la solitude.
Encore une fois, je tente le détour par l’évocation de la nécessité. Si la réalité « brute » me dérange, vous sentez que ce que la réalité a de plus radicale me tracasse, donc vous me mettez sur la piste de la mort sans me donner le concept, vous tentez de m’en faire accoucher, mais la , je retombe dans la poésie.
Vous me donnez donc un exemple simple, par la science fiction, que j’apprécie, ça tombe bien, mais je ne peux encore énoncer ce qui m’inquiète tant: la mort.

*De ce fait, vous rebondissez sur le problème de tout devoir abandonner, car je me demande s’il ne vaudrait pas mieux larguer les amarres de mon système.
Emerge alors le problème de la reconnaissance.
*** J’ai repensé à cela, il est vrai que c’est un problème lourd. Tout en ayant fréquenté absolument tout type de milieux, des plus hauts au plus miséreux et en étant reçue partout, j’ai un mal terrible à « être ». Je viens d’un milieu ouvrier. Même si ma mère a soutenu le fait de faire des études et mon père a pu le comprendre, j’ai depuis eu l’impression d’avoir non pas le cul par dessus tête mais entre trop de chaises. Plutôt que de voir une multiplicité et de la prendre comme un avantage, j’ai toujours eu peur de me perdre car je ne me suis pas saisissable et cela m’inquiète. Mais n’est ce pas un faux problème?

*Vous percevez clairement ma peur d’être déstabilisée, et vous dites que je veux bien des problèmes mais ils ne doivent pas m’affecter.
J’apparais soulagée par votre propos. Un «nœud» se desserre.
*** Effectivement, étant hyper sensible, je me suis érigée une sorte de citadelle pour ne pas être affectée/infectée, si bien que j’ai oublié cela. Car je suis embarrassée souvent à cause de cette sensibilité, j’essaie d’oublier que je l’ai.

*Vous revenez sur la peur de l’étranger, de voir autre chose.
J’aborde la peur de la folie, autre détour que vous recadrez en me demandant si c’est une crainte fondée.

*Vous me canalisez sur ce que je cherche à éviter, la question des fondements du système.
Pourquoi y tenir? Pourquoi redouter à ce point l’inconnu?
Pour faire avancer le travail, vous me proposez un postulat: réel= altérité.
J’arrive alors à percevoir que ce qui me dérange c’est que tout système, dont le mien repose sur de l’irrationnel. Celui ci présuppose donc un acte de foi qui l’engage.
Je n’arrive pas à l’admettre, même si je suis d’accord avec l’idée.
*** La question de la foi me pose en fait un sérieux problème. La preuve, je ne suis pas bavarde à ce sujet.

*Comme je n’avance pas, vous prenez un autre détour, un petit exercice, la phrase à laisser à l’humanité.
Je ne sais que dire, au fond je ne veux pas y songer ( joli paradoxe car je me suis souvent «  amusée » à rédiger des testaments pour conjurer mes craintes de disparition)

*Vous m’invitez alors à réfléchir à un domaine de prédilection.
La métaphysique apparaît comme une évidence. L’être, le temps.
Comme on évoque un domaine qui me rassure, j’avance plus vite et je réponde sans détour.

*Vous m’invitez à formuler une proposition simple qui incluse les deux termes.
J’ai du mal.
*** J’ai vraiment du mal  avec cette question!

*Vous voyez que c’est vers Parménide que je me tourne.
Vos façons de viser juste, de bien cibler et les références et ce à quoi renvoient mes signes me montrent que je suis véritablement écoutée. Je partais en vous faisant confiance, celle ci se trouve confirmée à ce moment. Mon visage est plus détendu, mon corps plus posé.
*** Parménide m’a plus que perturbé…

*Vous m’invitez à penser ce qui dans l’être me pose problème.
L’ignorance sort .
***Vous dites alors un mot «  terrible »: «  vous ne savez pas faire le deuil », je coupe la suite car ce premier moment de votre phrase comprend un problème que je fuis.
Je n’ai jamais eu peur de ne pas être normale par rapport à des normes sociales dans le rapport au deuil, mais j’ai peur de me « pourrir » la vie avec des deuils, personnels ou relatifs à la famille.
Une série de deuils m’a en effet déstabilisé, et a fait basculer ma vie.
Je suis étonnée de ne pas avoir sur réagi à cela, par des larmes, par exemple. Peut être suis je un peu plus solide que je ne le pense. Ouf.

*Vous me demandez alors pourquoi je n’accepte pas l’insaisissable de l’être.
J’ai du mal à penser la perte.

*Pour la deuxième fois, vous me mettez sur la voie de la réconciliation, ici avec la dimension parménidienne.
J’ai du mal; et vous me recadrez en me demandant si j’accepte l’apophatique. Même avec ce concept  clair et sans risque, je bloque. En effet, j’y vois encore le risque de la mystique, car la question des fondements me saute à l’entendement.

*Donc, voyant mon embarras avec le concept de perte, d’inconnu, persistant, vous m’invitez à découvrir les bienfaits de l’inconnu, et à me réconcilier avec celui ci. C’est donc la troisième approche de réconciliation.
Il faut pour cela travailler sur la surprise et les certitudes.

*L’essentiel du fonctionnement du système; de ses limites, de ses faussetés et du questionnement a été fait car les points de dysfonctionnement qui provoquent mes blocages et mes angoisses ont été débusqué.
Vous me faites donc conclure par une question que je pose systématiquement à mes élèves à la fin d’un cours, qu’en pensez vous, qu’avez vous appris.
Je réalise que j’ai du mal à aborder certains problèmes. J’ai du mal à re- parcourir le cheminement, je me sens fatiguée même.
Vous me faites prendre conscience de ma peur de ne pas être écoutée , comprise, ou être prise au sérieux.
*** Effectivement je suis souvent agacée par le manque d ‘écoute des élèves ( légitime ou pas), le manque d’écoute de certains proches,et leur manque de compréhension. Par ceux qui voudraient que je corresponde à une image ( eux mêmes sont souvent instables et pu fixés mais le nient)( celle qu’eux même se font de moi ou une norme sociale)et que je peu surprendre ce qu’ils n’apprécient guère. Et les personnes qui comprennent cela m’effraient souvent par leur propre instabilité, principe même de leur vie. Ce sont souvent des artistes.
Quand il s’agit de sentiment à évoquer, de peur ou de tristesse, je bloque vite, je suis plus à l’aise quand il faut raisonner, cela me rassure, en effet.
***Je me suis ruée sur le dîner comme après un effort sportif!

1)    Remarques générales:
2)
3)    * J’ai pu mieux me rendre compte de l’utilisation de votre  socratique méthode, même si j’en avais pris connaissance par les articles et les ateliers de Paris. L’analyse lucide des problèmes, l’usage des associations, des concepts clefs qui obligent à penser abstraitement et à sortir du vécu, de l’émotion; de la quotidienneté. Le questionnement précis, l’usage de détours, d’exercices, de l’humour pour revenir au problème inaccepté ou relâché. Le dégagement du système qui nous est propre.
4)    La volonté de proposer , par delà les inquiétudes et les dérangements, le «connais toi toi même » par des réconciliations , une libérationpar la compréhension de ce qu’est notre autonomie
5)    *Je suis frappée par le temps que je prends à réfléchir ici, je le fais souvent en écoutant les autres, mais pas pour moi même. Je me dis que si je me comportais plus souvent comme ça , au lieu de foncer…
6)    *L’effort de ne pas se réfugier dans l’analyse du vécu par le détail ( je ne me le suis permise que deux fois dans cette analyse car cela me semble nécessaire) ou derrière les savoirs ( ce que je pratique souvent…) est difficile.
7)    Cela n’a pourtant pas constitué une frustration, celles ci n’ont pas existé sur le moment mais après coup, en regardant la vidéo, où je me suis trouvée trop lente.
8)    * Depuis la consultation, je n’ai pas eu de crise violente d’insomnie.
9)    * Remarque qui peut sembler futile, j’ai décroché l’affiche d’un tableau qui m’a suivi et hanté pendant des années, La fiancée du vent. Cela m’a fait un bien fou.
10)    Sans que cela aboutisse à un flirt ou plus, j’ai rencontré deux hommes que je connaissais peu et avec qui j’ai passé un bon moment.
11)    *J’ai accepté l’idée de fêter Nouvel an, cela faisait des années que cela ne m’était plus arrivé.
12)    *Il a été plus difficile d’écrire, puisque vous n’étiez plus là, vous le médiateur intransigeant mais agréable entre moi et moi même…
13)    *J’ai à présent devant moi un certain miroir, avec lequel je travaille…autrement.
14)    *J’avais refusé de lire l’article «  Philosopher c’est cesser de vivre »avant d’écrire ceci; je vais le faire.
15)    *Même si vous proposez des consultations gratuites et que vous savez ce que vous faites, ça me pose problème, j’ai opté pour cela car je suis dans une situation difficile, mais cela me gene, surtout quand je constate ce que je soumets à votre lecture.
16)    * Cela m’a confirmé grâce à votre regard- propos non enregistré dans la consultation- dans mon envie de me tourner vers cette activité.

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Analyse de consultation – Italie

Analyse de consultation

Par: Alice Giarolo – Italie

Réflexion sur la méthode:

Le point de départ est une demande de collocation de sa propre présence dans le temps et l’espace: il y a une temporalité de référence et une spatialité dans lesquelles nous nous situons.   — dans mon affaire, déjà au début, il est très claire que il y’a une projection vers le future. Cette projection initiale se retrouve au cours de la consultation en expression comme « être hors du temps », « toujours », « pour toute ma vie ». En plus, en analysant ma gestualité, je » lance » les main en avant plusieurs fois en parlant.

La méthode permet de créer des liens logiques entre les concepts que j’exprime. Cette logique indéniable ne laisse pas prendre la fuite. Il y a donc une prise de conscience très  puissante — par opposition, moi je dis que je trouve dans la non-logique une voie de fuite, qui est aussi une façon de compliquer les choses pour ne pas voir. — c’est surtout cette clarté que j’ai trouvée insolite et dans le même temps frappante: l’évidence avec laquelle les choses sur soi-même émergent grâce au travail de l’autre.

Exemple des  liens: philosophie-meurt, amour pour l’autre-sacrifice-disparition-meurt, arrogance-pas d’attention-meurt-désir d’amour.

Ces liens très clairs montrent comme il y a des concepts qui retournent avec insistance. Ils retournent avec des nuances différentes mais ils sont toujours présents. En outre ces concepts ont à faire avec les questions cruciales de l’existence: la meurt et le désir d’amour. — c’est évident que j’ai beaucoup de difficulté  à utiliser des termes radicaux comme amour et meurt. Je préfère de les cacher avec des concepts abstraites ou trop généraux.

Ma consultation:

le point nodal de l’affaire est, à mon avis, le fait que je vis dans une bipolarité « en attendant » de prendre ma présence dans le monde. ça explique les antinomies qui travaillent dans ma pensée , l’absurdité de mes affirmations et mon sentiment d’impuissance. Le problème est que l’attente est une façon de renvoyer une choix d’acceptation d’une système de penser et de fonctionner qui m’appartient mais qui j’ai peur d’assumer. Je crois que ce pour ça que tu m’a proposé plusieurs fois un parcours de réconciliation avec moi-même.

En effet, j’ai d’une quelque façon déjà choisie, je suis consciente de ce qui me plait, de comme je suis, mais je me pose continuellement des questions de « supportabilité », de « vivibilité ». Par exemple, j’aime bien vivre dans l’inattendue, j’aime bien de vivre perdue, j’aime bien le néant, l’art abstraite, je n’ai aucun problème  à reconnaitre qu’  il est possible de peintre les choses en noir et aussi par rapport à la pensée que c’est la mort qui fait vivre MAIS je me pose et je te pose en continuation cette genre de questions: est-ce- que c’est possible de vivre pleinement en murant? , est-ce- que je peux vivre toujours perdue? est-ce- que c’est possible vraiment vivre « hors du monde » TOUJOURS? J’ai peur de ne pas être capable de supporter les conséquences de ma façon d’être.  Mes perplexités donc, par rapport au chemin que tu me propose, sont liées à la difficulté de comprendre si c’est possible ou no de vivre comme ça, si ce n’est pas trop dangereux, « trop à la limite ». D’une part  cette incapacité « d’affirmation » est la cause principale de mon indécision et du fait que je bascule entre les deux polarité. En plus elle est aussi la cause du fait que  je veux une chose et son contraire, mais aussi que j’affirme une chose et que après je ne me retrouve pas en accord avec moi-même. Cette indécision est aussi la cause de ma perception de ne pas être amabile, parce que je ne suis pas résolue. D’autre part je mes dans le futur l’espoir de sortir de cet enjeux.

J’ai reconnu trois antinomies, pendant ma consultation, que je trouve très fortes et très  explicatives de ce que j’essayé de dire:

polarité: rationalité / irrationalité: pour moi le domaine de la rationalité est la philosophie, l’exercice du pensée, dans laquelle j’accepte, sans trop résistance, la meurt comme modalité de vie et je reconnais la possibilité de vivre à la limite/ MAIS par rapport à la dimension du vécue (irrationalité qui me sert à cacher mon fonctionnement rational, à fuir la radicalité que j’ai rencontrée dans la pensé) je vois le risque de vivre à la limite et je me pose et je te pose cette question: est-ce-que c’est possible vivre en murant? est-ce- que je suis en train de vivre pleinement si je vis en murant? C’est à ce niveau que j’ai du mal à l’accepter.

Cette première polarité est strictement liées à la deuxième: meurt/désir d’amour (attention, intérêt): ces deux polarité sont malgré tout mises en communication avec la notion de limite. L’amour comme la meurt est radical. (encore peur, incapacité radicalité que je veux).

La troisième polarité est donc radicalité/ moyenne: c’est claire que j’ai un désir de radicalité mais j’ai peur à oser, à accepter ça et encore je me pose, et je  te pose des questions de « vivibilité »: est-ce- que c’est supportable de vivre dans la radicalité?

Dernière question que je te pose: Je me demande et je te demande si je ne cherche pas une assurance, de la confiance que me donnerais la force d’assumer mon itinéraire « minoritaire »?

Analyse de consultations

Séminaire de philosophie pratique ou « Comment mieux penser pour mieux agir »

Séminaire de philosophie pratique ou « Comment mieux penser pour mieux agir »

Par Fazia Chaouche

Mai 2013, un mail envoyé par « je ne sais qui » arrive dans ma boîte aux lettres. Ce mail parle de philosophie pratique, d’approfondissement de la pensée et de l’analyse critique.

Intriguée par cet envoi, intéressée par le programme annoncé (« Durant ce séminaire, qui se déroulera à Argenteuil (Val d’Oise), nous travaillerons les enjeux et le fonctionnement de la pratique philosophique, en tant qu’outil  d’approfondissement de la pensée et de l’analyse critique. À travers de nombreux exercices, il s’agira de mettre en œuvre et d’identifier les diverses compétences philosophiques :analyser, synthétiser, argumenter, exemplifier, questionner, conceptualiser, etc. ») ; je décide d’y aller à ce séminaire, après quelques recherches, tout de même, sur l’expéditeur l’IPP (http://www.pratiques-philosophiques.com/ ).

L’IPP donc est un institut de pratiques philosophiques crée par Oscar Brenifier et Isabelle Million. Cet institut, unique en son genre, propose des séminaires sur la philosophie pratique, des ateliers philo pour enfants, adolescents et adultes, des formations à la philosophie pratique, des conférences/débats et des consultations philosophiques.

En juin 2013, j’assiste pour ma part et pour la première fois à un séminaire de philosophie pratique. Le séminaire dure 2 jours (samedi et dimanche) et se déroule en banlieue parisienne (à Argenteuil).

A ce séminaire nous sommes une trentaine de personnes, hommes, femmes, jeunes, moins jeunes, néophyte ou expert en philosophie. Beaucoup de professeurs en activités ou à la retraite sont présents (professeurs des écoles, professeurs en collège, lycée ou université) quelques étudiants en philosophie, quelques salariés du privé, quelques coachs … L’ambiance est conviviale, familiale même si certains paraissent distants, imbus de leur personne, arrogants …

Bref, pendant ces 2 jours donc, j’expérimente la philosophie pratique, j’apprends à poser des questions philosophiques (des questions générales et universelles, des questions ouvertes, des questions sans présupposés, des questions essentielles …), je réapprends à argumenter, j’essaie, tant bien que mal, d’identifier, de révéler ce qui est caché derrière chaque question, chaque argument, chaque discours, chaque comportement (ex : derrière la précipitation se cache l’inquiétude). Ici, on va à l’essentiel. L’illusion, le mensonge, le superflu, l’artificiel ne sont pas de mise.

Je reçois, nous recevons quelques piqures de rappel aussi : « Subir, c’est être passif. Etre passif, c’est perdre sa liberté. Perdre sa liberté, c’est perdre son être, son existence ; c’est devenir objet. Devenir objet, c’est subir ». Et voilà la boucle est bouclée. Chacun peut tranquillement continuer à tourner en rond, pendant que les puissants de ce monde (qui sont tout sauf passifs) s’approprient nos vies, le vivant, le bien commun ; détruisent la planète ; transforment les démocraties en oligarchie ; bafouent, sans avoir à bafouer, les droits humains (comment des humains transformés en objet via l’ultraconsumérisme et les médias notamment pourrait-il  se battre pour leurs droits ?).

Bref, comme vous pouvez le constater, tout ceci a fait écho en moi et tout ceci s’est fait autour de différents ateliers philosophiques animés par différentes personnes.

Par Oscar Brenifier d’abord, docteur en philosophie, formateur, consultant, auteur et co-fondateur de l’Institut de Pratiques Philosophiques (IPP). La méthode d’Oscar est la même que celle utilisée par Socrate : la maïeutique (de maïeutiké, art de faire accoucher). Avec ses questions « Socratique » donc Oscar cherche à extraire, à faire sortir ce qui est caché, nié, falsifié, mensonger, incohérent … Avec ses questions, vous êtes mis à nu, mis à mort (pour mieux renaître) en public.

La méthode est ultra autoritaire, le raisonnement est binaire et logique (c’est oui ou non, les « peut-être », les « oui, mais », les « non mais », les « ça dépend » … n’ont pas leur place ici), la démarche est cruelle aussi parfois (Oscar a que faire de la bienveillance et d’autant plus si celle-ci fait obstacle à la vérité) mais la finalité est noble : aider l’autre à prendre conscience de son ignorance, de ses mensonges, de ses incohérences, de ses chaines pour s’en libérer.

A ce titre, toute personne souhaitant demeurer dans l’illusion, le mensonge, souhaitant conserver ses convictions, aimant tout contrôler, tout le temps, n’aimant pas se remettre en question, étant fragile psychologiquement a plutôt intérêt à s’abstenir.

Autre atelier, autre animateur. Un atelier sur l’argumentation, cette fois, animé par Isabelle Million, documentaliste, éditrice, philosophe-praticienne, formatrice, consultante, co-fondatrice de l’Institut de Pratiques Philosophiques et compagne d’Oscar Brenifier.

Ici, on doit associer un animal à une émotion. La consigne : « Choisir un animal associé à l’impatience et trouver un argument pour justifier votre choix ». Une personne propose le chien.

Son argument : « On peut observer une série de comportement manifestant un désir ardent ». L’animatrice demande si la personne a bien répondu à la question. Plusieurs personnes lèvent la main. Une personne est choisit pour répondre à la question.

Sa réponse : « Non la personne n’a pas répondu à la question car son argument est imprécis, indifférencié, et peut s’appliquer par conséquent à n’importe quel autre animal ». Une autre personne objecte en disant que « ce n’est pas parce que d’autres animaux peuvent correspondre à cette même caractéristique que le chien ne peut pas être qualifié d’impatient ».

Impressionnée par la qualité du raisonnement, de l’argumentation, je me dis que les militants, les citoyens engagés ou pas (moi comprise) auraient beaucoup à apprendre de la philosophie pratique. Car cette philosophie là, elle peut probablement nous aider à mieux penser pour mieux agir, nous aider à tenir notre ego, nos illusions, nos mensonges … à distance ; nous apprendre à être plus juste, plus vrai avec nous-mêmes et avec les autres ;  nous aider à être plus clair, plus précis, plus objectif dans notre argumentation, etc, etc.

Autre atelier, autre méthode, autre animateur. Un atelier inspiré de la méthode Lipman : « La communauté de recherche philosophique ». L’animatrice, une étudiante en doctorat de philosophie organise l’espace pour son atelier. Elle place plusieurs chaises en cercle et laisse d’autres chaises (pour les observateurs) autour de ce cercle. Cercle dédié à la communauté de recherche.

L’animatrice écrit un mot différent sur plusieurs morceaux de papier, puis formule deux consignes différentes, l’une pour les observateurs, l’autre pour les participants (la communauté de recherche).

Consigne pour les observateurs : « Observer le mouvement de la pensée, observer comment la pensée s’élabore, se construit ».

Consigne pour les participants : « Piochez 2 mots par groupe de 2-3, puis poser une question philosophique contenant ces 2 mots. Vous avez 10 min. »

Chaque groupe constitué de 2-3 personnes propose alors sa question, puis chacun choisit par le vote la question sur laquelle il aimerait philosopher. La question retenue est : « La pensée rend-t-elle libre ? »

L’objectif de l’atelier : apprendre à penser avec, apprendre à penser ensemble, apprendre à produire une pensée collective.

Résultat assez déconcertant, bien que prévisible : la communauté de recherche n’a pas réussi à penser ensemble, à penser avec. Très rapidement la pensée s’est mise à  tourner en rond, s’est enfermée, sclérosée. L’absence de cadre, de règles, d’objectif commun clair, admis par tous à amener les membres du groupe les plus malhonnêtes, les plus égocentriques les plus avides de reconnaissance ou de pouvoir, à prendre le pouvoir, empêchant ainsi le groupe de penser collectivement.

Conclusion, une méthode plutôt démocratique, humaniste, idéaliste (présuppose que les membres du groupe savent tous s’autogérer, veulent tous œuvrer dans le même sens, sont tous prêts à mettre leur ego de côté pour l’intérêt général …) peut sans cadre, sans règle déboucher sur une situation, un système tyrannique. Alors qu’une méthode ultra autoritaire voire tyrannique  à la base (celle d’Oscar Brenifier) peut conduire à une autonomie des sujets et donc à un système plus démocratique. Voilà ce que j’ai trouvé déconcertant.

Pratique philosophique et art martial (Aikido)

Pratique philosophique et art martial (Aikido)

 Je ressens cette discipline proche de l’aikido

Exigeante, terrassante, bousculant les idées reçues, terrible, paradoxalement facile, bienveillante, constructive.

Tangi

OB : La bienveillance n’est bienveillante que parce qu’elle est âpre et sans concession.

« Ce séminaire a été l’occasion d’une expérience inédite. Maintenant que La Voie est ouverte, je vais continuer à la suivre, à la poursuivre et essayer de ne pas me perdre en chemin, quoi que…

Cependant, oh là-là… qu’est-ce qu’elle va dire celle-là… je tiens à partager un point qui m’a dérangé. J’ai trouvé les intervenants parfois «  non à l’écoute » de l’auditoire et contradictoires dans leurs propos. Par exemple, un silence prolongé de la part d’un participant ne signifie pas toujours qu’il se donne un temps de réflexion pour « baratiner ». Il est parfois là pour signifier qu’il a besoin de temps pour gérer ses émotions. Je comprends bien que philosophie n’est pas psychanalyse mais, à partir du moment où une intervention fait appel aux émotions, il faut bien s’attendre à ce qu’elles surgissent. Dans ce cas, il est judicieux de voir quand il faut laisser du temps au participant sans que ce soit à lui de le prendre.

A contrario, une réponse à une question peut-être spontanément rapide au vue du contexte. En effet, les participants étant à l’écoute, une réponse dès la fin de l’énoncé de celle-ci peut survenir à propos.

Ceci dit, merci à tous pour ce week-end qui, j’espère, restera au moins pour une petite partie, inscrit dans ma mémoire… je sais que je ne sais pas ».

Nadège

 

OB : Les inepties des intervenants sont constitutives de la pratique elle-même. Si leurs interventions étaient raisonnables, pondérés et prévisibles, ils ne rempliraient pas leur fonction nécessairement disruptive. C’est d’ailleurs le plus difficile dans la formation à la pratique philosophique : l’art de dire des bêtises, de les entendre, et d’en jouir. Il n’y a donc rien à perdre, ni à regretter. Il ne reste qu’à trouver du sens à l’arbitraire, c’est-à-dire tenter de penser l’impensable.

Une pratique philosophique est une expérience intense nécessitant une disposition d’esprit martiale : adaptation, agilité, disponibilité et écoute (de soi et des autres), de tous les instants.

Cependant j’ai eu la sensation que la dimension relationnelle mise en place dans nos pratiques martiales, grâce à des règles explicitées, des temps aménagés suivant des rythmes variables en fonction du groupe, des individus et de l’objectif visé, semblait absente (Ces règles facilitent pourtant une prise de distance et une possibilité de retour, individuelle et collective, sur des expériences souvent fortes. Et elle génère un sentiment de confiance envers soi et les partenaires, permettant à tous, quelque soit son niveau, de s’engager et de s’investir dans la pratique).

Une expérience à réinvestir immédiatement dans nos vies quotidiennes et pratiques martiales.

Little ( Stéphane)

 

OB : Ne jamais se soucier d’autrui est une règle d’or de la pratique philosophique, tel que je l’entends en tout cas. Il n’y a pas à faciliter l’engagement, mais uniquement  à s’assurer que quelque chose se passe, qui empêche l’endormissement, ou garantit le réveil.

 

 

Je vous livre mon point de vue de pratiquant, d’enseignant d’arts martiaux et de méditant

De la vitesse

Au cours de quelques-uns des ateliers, j’ai pu observer un mécanisme. Ce dernier permet de prendre l’ascendant psychologique sur celui qui se trouve questionné mais ne permet pas qu’un climat de confiance s’installe au sein du groupe. L’intervenant a son temps propre et en impose un autre à son interlocuteur. De cette façon, la personne interrogée se voit rappelée à l’ordre parce qu’elle va trop vite ou trop lentement, parce qu’elle essaie de placer une question ou un argument dans un espace qu’elle croit déceler, marque une pause afin de se reprendre… l’animateur, lui, procède, en même temps qu’à des ruptures de cadences, à un mécanisme d’étouffement de son interlocuteur.

Ainsi l’intervenant va vite, plus vite que son interlocuteur, bondit, se précipite même. La personne questionnée, elle, se voit imposée une vitesse, puis une autre, elle est rappelée à l’ordre car semble se débattre et finalement perd ses repères pour faire le jeu de l’intervenant (ou le refuser).

Asuchi, casser le rythme, la cadence de l’adversaire, est le principe martial appliqué ici.

OB : Le concept d’Asuchi semble ici approprié. Il s’agit de renvoyer la personne à elle-même : elle est empêché par ses propres craintes, ses propres désirs, sinon, elle ne saurait être déstabilisée. Autrement dit, de fait, la personne qui étouffe s’étouffe elle-même.

Des règles du jeu

La pratique, qu’elle soit martiale ou philosophique, est un jeu. Il faut alors en énoncer les règles ou les découvrir en jouant. Mais quand les joueurs se sentent menacés et ne découvrent les règles qu’au fur-et-à-mesure, où découvrent qu’il existe des « jokers » (les temps morts), ils ne peuvent alors accorder leur confiance à l’animateur de l’atelier et refusent de se dévoiler quand on leur demande les raisons intimes de tel ou tel comportement. Les intervenants ne peuvent donc savoir si l’hypothèse qu’ils ont émise est validée ou si quelque chose leur a échappé.

De la même façon, dans les Budo, le pratiquant peut voir son image, ses croyances, son intégrité physique être mis en danger. Il est important alors de placer les règles du jeu afin que le climat de confiance s’installe. La confiance installée, il est alors facile de jouer avec les règles, de justifier telle ou telle mise en danger du soi. Les pratiquants peuvent être amenés bien plus loin que ne laissait supposer les qualités initiales de chacun. Comme le groupe était très hétérogène ce week-end, j’ai dû aller lentement, expliquer les règles et porter un regard différent sur chaque individu afin qu’aucun ne se sente exclu.

OB : Deux principes s’opposent ici : un principe pédagogique et un principe de miroir. C’est l’enjeu que l’on retrouve dans la distinction ou opposition entre principe du satori lent et principe du satori subit. Le premier cherche à établir la confiance et se soucie de pédagogie, le second se soucie avant tout de créer un effet, libre à l’élève de comprendre ou ne pas comprendre. Le premier est plus généreux, il entoure l’interlocuteur, le protège. Le second est plus confiant : c’est pour cela qu’il ne cherche pas à instaurer la confiance.

Du Syndrome du radiateur

Les mauvais élèves y siègent, sa douce chaleur les réconfortent… un exemple

Un des participants se tait et semble perdu, on lui demande « as tu compris la consigne » ? et il ne comprend pas même cette question. Il s’embrouille, etc. on finit par lui proposer : « tu préfères être qualifié « d’étranger » ou « d’autiste » ? A défaut, il choisit « étranger » et on lui fait alors remarquer que c’est normal qu’il préfère choisir ce qui le dérange le moins et on passe à la suite de l’atelier. Les animateurs valident de cette façon « l’autisme » du participant qui se trouve exclu du groupe des valides cérébraux.

La suspicion naît au sein du groupe, la déception est visible. Je pense qu’il aurait été judicieux de lui offrir un « traducteur » ou de revenir de temps en temps en arrière afin de lui permettre de comprendre, nous y aurions gagné un pratiquant car son désir de participer au séminaire était réel. Les intervenants voulaient montrer que l’être humain préfère toujours être flatté plutôt que mis en face de sa réalité mais le cas et le moment ne convenait pas. Ses difficultés à comprendre et à utiliser le langage n’était pas une impossibilité à communiquer. La démonstration n’en était pas une.

OB : Il ne s’agit pas de démontrer, mais de saisir, d’interpeller. Peu importe dans l’absolu le contenu de l’échange. Il est des moments ou la production de dissonances cognitives est plus importante que la transmission d’informations ou la découverte d’un contenu.

De la méditation

Qu’est ce que méditer ? Pourquoi ?, Comment ? … Pour reprendre le discours sophrologique, il s’agit de changer d’état et de niveau de conscience. Pour cela, et si la méditation est guidée, il convient de placer sa voix (en interpellant quelqu’un par son prénom pendant la méditation, c’est potentiellement tout le monde que l’on sort de la méditation), et de choisir ses mots (par exemple : une montagne n’illustre pas la rectitude mais la stabilité), de mesurer justement les temps de silence et pour cela, il faut que celui qui guide la méditation la vive. J’ai donc apprécié l’initiative mais ne suis pas étonné des ressentis «  embarras », « fatigue », ou « tendu ».

OB : Toute tâche digne de ce nom engendre nécessairement une forme ou une autre de déception. C’est en fait une déception de soi, tout à fait salutaire. C’est parce que nous pouvons être ennemi de nous-même et jouir de cette inimitié que nous pouvons être un ami digne de ce nom.

Tracer le chemin

Au cours du séminaire, les pratiquants philosophes cheminent..

Les «  je ne sais pas » ont été petit à petit abandonnés sur le bord du chemin. Pour savoir que l’on ne sait pas, il faut prendre position, avancer une hypothèse, oser opter pour un argument plutôt qu’un autre, prendre un risque, savoir faire machine arrière, la voie semble tortueuse.

Certains ont trouvé/retrouvé une voix. Étonnamment, c’est en s’excentrant, en sortant de soi que l’on se surprend à avoir une voix.

Les problèmes ont été identifiés, la confusion, la complication notamment ont été dévoilées.

Les mensonges faits à soi-même se sont trahis. Il y eut trahison ! Et pourtant ce ne sont pas le métalangage, le corps qui trahissent, ils disent vrai et sans détour à qui sait lire et écouter.

Quand il s’agit de tracer la voie, ce qui résiste est soit contourné, soit abattu. En défricheurs, nous nous saisissons de nos outils : l’argumentation, le questionnement et… l’humour. Et à force de tailler ce qui résiste, la voie s’est ouverte, nul ne peut prédire son tracé. Charge à chacun de cultiver une forme de perspectivisme salutaire… on change de perspective et soudain, on sait quel outil aiguiser et ce qu’il faut défricher.

OB : La trahison est principe de vérité. Là se trouvent à la fois sa substance et son inconfort. La surprise, l’incongruité, la déstabilisation, nous mettent à l’épreuve. Tous voient, mais à chacun de décider, volontairement ou non, s’il préfère percevoir ou ne pas percevoir.